Dans l’incertitude, apprendre à changer
On y est en plein ... l’incertitude et son cortège d'anxiété, doute, embarras, flottement, hésitation, indécision, indétermination, irrésolution, perplexité, scepticisme, vacillement.
Contrairement au risque qui peut faire l’objet de calculs de probabilité, est parfois mesurable voire “maîtrisable”, l’incertitude se caractérise par un manque d’informations ou d’expérience déjà vécue, qui empêche d’envisager clairement l’avenir : c’est du jamais-vu impossible à concevoir.
Les organisations savent se préparer aux risques, comme l’arrivée de nouveaux concurrents, les mouvements sociaux, l’augmentation du coût des matières premières …. Elles anticipent maintenant les “menaces systémiques” du type cyberattaque, crise financière, tensions géopolitiques, et tentent de s’adapter au changement climatique avec plus ou moins de conviction.
L’absence de stabilité et de visibilité actuelle est tellement inconfortable qu'elle pourrait nous précipiter dans 2 excès,, qui chacun nous feront perdre en marge de manoeuvre et en impact :
La suractivité (excès d'énergie yang) qui tend les muscles, crispe et rigidifie dans une posture de “vouloir contrôler” tout ce flou inquiétant: je vais m’agiter en tous sens pour pousser, tirer, les gens et les choses croyant reprendre la main sur ce réel qui m’échappe.
L’inertie (excès d'énergie yin) au contraire, pourrait paralyser ma pensée, ankyloser mon corps dans le doute : je me sentirai comme "neutralisée" et tentée de dire “Y a rien à faire, c’est fichu”.
Comment trouver la "voie du milieu" entre ces deux postures stériles et se préparer tranquillement à aller avec ces changements plutôt que contre ?
Comment continuer de cultiver la prise de recul, la capacité d’écoute, d’observation et la souplesse pour agir juste et au bon moment ?
Certes les changements à venir sont imprévisibles et donc incontrôlables… mais je peux décider, moi, d’apprendre à apprendre à mieux vivre les transformations autour de moi, en épousant ce mouvement souple d’impermanence et d’incertitude.
Pour bien vivre les mutations, il est plus facile de se laisser traverser par ces transformations plutôt que de lutter contre en croyant les empêcher.
Si j’accueille aussi mon propre changement intérieur, je vivrai mieux le changement extérieur. C’est un remède individuel et collectif à l’incertitude du monde. Paradoxalement, il est urgent d’aller doucement, d’apprendre la “patience tranquille”.
Nos ateliers du changement permettent d’explorer ce qui se joue pour chacun dans le changement. en termes émotionnels et d’identifier quelles réactions automatiques l’incertitude peut générer. Disons-le clairement, négliger d’accompagner les salariés en période de turbulence fait courir 3 grands risques à l’organisation :
La perte de sens et de confiance, les risques psycho-sociaux
Le désengagement, l’absentéisme et la fuite des compétences-clés
De fortes tensions et des mouvements sociaux
Notre parti pris est de créer les conditions pour que chacun s'approprie le changement et en devienne acteur plutôt que spectateur et victime. Cet accompagnement prend soin de la personne, lui permet de trouver les moyens de naviguer dans des sables mouvants et la rend auteure de sa propre transition.
Nous intervenons dans des organisations en pleine tourmente, dans des équipes confrontées à des réorganisations, des réductions d'effectifs, des évolutions de leur métier, à la digitalisation des fonctions et services.
Nous avons développé et expérimenté, avec environ 250 personnes à ce jour, ce programme d'accompagnement innovant. Dans nos ateliers, collaborateurs et managers renforcent leurs compétences et leurs ressources dans le changement. Chacun apprend à changer et à faciliter et accompagner le changement pour les autres.
La démarche s'inscrit dans la durée et s'adapte aux différentes étapes d'un projet de transformation.
Flexible, elle répond aux besoins des différentes fonctions et métiers de l’entreprise, notamment les RH qui sont souvent les plus impactées.
Article co-écrit par Chloe Ascencio & Magali Thoraval
“Dès qu’une décision vous parait forcée P., je vous donne ce conseil pour l’avenir : ne la prenez pas. Il faut parfois attendre deux, trois, quatre coups enchainés par l’adversaire avant de pouvoir reprendre le trait. Mais lorsque vous le reprenez, vous avez la tête froide. Et votre coup, même infime, suffit et fait mat. Laisser faire comme vous dites, n’est pas un signe de passivité. C’est la marque d’une activité supérieure…”
extrait du roman d’Alain Damasio: “La zone du dehors”, éditions La volte, 2004