Besoin de reconnaissance et perfectionnisme : les 2 ennemis de l’agir sans effort

Le soir, je me connecte parfois à 21h après avoir couché les enfants.”
Qui se reconnaît dans cette phrase?
On est en sur-travail à partir de 49h ou plus par semaine et la France est plutôt championne d'Europe dans ce domaine.
Les femmes sont les premières victimes sur surtravail car elles commencent leur 2e travail en rentrant à la maison.
Détail intéressant concernant les cadres : même lorsqu’elles disposent d’un bureau chez elles, elles ont tendance à s’installer dans le salon pour continuer à gérer les enfants pendant qu’elles travaillent. Les enquêtes montrent que leur conjoint ira plus facilement s'isoler pour travailler dans de bonnes conditions.
Nombreuses sont celles coincées dans une double culpabilité :  coupables de ne pas pouvoir s’investir autant (en temps) que leurs collègues masculins, et aussi coupables de ne pas être suffisamment disponibles à la maison ...
A cette cause systémique majeure du surtravail féminin s'ajoute des prédispositions individuelles que j'appelle les 2 ennemis de l'agir sans effort. C'est sur eux que portent nombre de mes accompagnements : 

1) Le besoin de reconnaissance 🏆
2) Le perfectionnisme 👍🏼 

L’approche psychologique interprète l’addiction au travail par le besoin d’être reconnu : un besoin impossible à satisfaire qui incite à en faire toujours plus dans l’espoir de toujours plus être rassuré sur sa valeur personnelle, et d’être aimé. 😍
Les DRH s'en inquiètent à juste titre, soucieux qu'ils sont d'éviter les RPS et recommandent aux cadres de mieux équilibrer vie pro et perso.

Souvent ils mettent en place des formations à la gestion du temps ou du coaching pour accompagner l’individu à mieux gérer son temps.

L’accompagnement est efficace quand l'enjeu individuel est d'apprendre à (se) faire confiance et à déléguer.

Evoquer les prédispositions individuelles au sur-effort ne doit pas servir à nier les causes organisationnelles (voire systémiques) du surtravail.

Depuis les années 1990, le fonctionnement “par projets” contribue aussi au stress et à l'épuisement car il y a simplement TROP de choses à faire en même temps.

Cette organisation qui est censée générer plus d’autonomie et de responsabilisation encourage les gens à se fixer eux-mêmes leurs objectifs.

Du coup, il n'y a PAS DE LIMITE : ils se donnent des objectifs très ambitieux, parfois inatteignables, notamment dans les domaines de la recherche et de l’ingénierie. 🛑

Le surengagement est favorisé car chacun participe souvent à PLUSIEURS PROJETS en même temps. Ce qui signifie autant de réunions de préparation, lancement, débriefing …

C’est aussi par les femmes que le progrès peut arriver quand, en tant que dirigeantes, elles ont le pouvoir d’imposer le respect des frontières de la vie personnelle.
Je pense à une cliente dirigeante, qui a la chance d’avoir elle-même une N+1 et une n+2 au sommet de l’organisation.
Ces femmes leaders intègrent la VIE REELLE dans leur planning et assument d’être des humaines qui ont un corps et le respectent.

Mais revenons à vous.
A combien estimez-vous que votre besoin de reconnaissance est satisfait, sur une échelle de 1 à 10 ?
Et votre perfectionnisme, comment se porte-t-il ?

Il s'agit tout d’abord de célébrer ces 2 tendances/croyances sans lesquelles vous ne seriez pas là où vous êtes arrivé(e) aujourd'hui.

S'ils sont devenu des freins à votre bien-être, s’ils vous empêchent de dormir ou d’accéder à ces moments de sérénité, il est possible de leur donner moins de place dans votre vie.

L’intention n’est certainement pas de les fustiger ou de chercher à s’en débarrasser. Ils pourront vous être encore bénéfiques quand vous aurez besoin de les activer, mais de façon stratégique et non plus automatique.

Source : “Surtravail : quand on aime on ne compte pas”, de France Culture

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